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Les équipes du centre de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles de l’hôpital Saint-Louis AP-HP et de l’université Paris Cité, coordonnées par le Pr Régis Peffault de Latour, ont évalué un nouvel inhibiteur oral de la voie proximale du complément (Iptacopan, anti-facteur B, Laboratoire Novartis), dans le traitement de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne.

Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 14 mars 2024 dans le New England Journal of Medicine.

L’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une maladie rare des cellules sanguines qui touche principalement les jeunes adultes. Elle est caractérisée par une destruction des globules rouges dans la circulation. Elle touche la vie quotidienne car elle nécessite des transfusions régulières et peut également être responsable de thromboses graves pouvant entraîner un décès.

Les patients ont gagné en qualité de vie depuis 2005 grâce à l’utilisation d’anticorps monoclonaux ciblant la voie terminale du complément (anti-C5 ; Eculizumab, Soliris® et Ravulizumab, Ultomiris®). Néanmoins la moitié d’entre eux présente une anémie résiduelle malgré le traitement standard et beaucoup sont transfusés.

Le travail publié rapporte deux études internationales multicentriques qui ont évalué l’Iptacopan chez des patients atteints d’HPN jusque-là jamais traités (étude APPOINT) ou présentant une réponse incomplète au traitement par anti-C5 (anémie transfusée ou non, étude APPLY).

L’étude APPLY (95 patients) a démontré une supériorité de l’Iptacopan par rapport au traitement de référence par anti-C5. Cette étude randomisée de phase 3 a montré à 24 semaines une augmentation d’au moins deux points d’hémoglobine dans le bras Iptacopan chez 85 % des patients et une hémoglobine à plus de 12g/dL chez 70 % des patients versus aucun dans le groupe contrôle (95 % de patients indépendants transfusionnels dans le bras Iptacopan versus 40 % dans le groupe contrôle).

Dans l’étude APPOINT (33 patients), près de 94 % des patients ont montré une augmentation d’au moins deux points d’hémoglobine à 24 semaines et 60 % des patients une hémoglobine à plus de 12g/dL.

La tolérance de l’Iptacopan était excellente dans les deux études avec un seul arrêt de traitement (grossesse).

Ce traitement pourrait devenir la référence pour les patients ayant une HPN de forme hémolytique. Ces travaux ouvrent également la voie à des perspectives majeures dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints de maladies impliquant des dérégulations du complément.

Le centre de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles est organisé autour du centre coordonnateur à l’hôpital Saint-Louis AP-HP, du centre constitutif à l’hôpital Robert-Debré AP-HP  (patients pédiatriques),  de 14 centres de compétence adultes et pédiatriques (Lille, Bordeaux, Lyon, Marseille, La Réunion, Toulouse, Amiens, Nantes, Rennes, Strasbourg, Nice), d’un réseau de correspondants privilégiés sur l’ensemble du territoire et des laboratoires spécialisés impliqués dans la prise en charge diagnostique des patients et de la recherche. Trois associations de patients participent à la gouvernance du centre de référence. Ce dernier a pour missions principales l’optimisation de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients, la formation des professionnels de santé et la recherche.

Références : Régis Peffault de Latour, M.D., Alexander Röth, M.D., Austin G. Kulasekararaj, M.D., Bing Han, M.D., Phillip Scheinberg, M.D., Jaroslaw P. Maciejewski, M.D., Yasutaka Ueda, M.D., Carlos M. de Castro, M.D., Eros Di Bona, M.D., Rong Fu, M.D., Li Zhang, M.D., Morag Griffin, M.B., Ch.B., Saskia M.C. Langemeijer, M.D., Jens Panse, M.D., Hubert Schrezenmeier, M.D., Wilma Barcellini, M.D., Vitor A.Q. Mauad, M.D., Philippe Schafhausen, M.D., Suzanne Tavitian, M.D., Eloise Beggiato, M.D., Lee Ping Chew, M.D., Anna Gaya, M.D., Wei-Han Huang, M.D., Jun Ho Jang, M.D., Toshio Kitawaki, Ph.D., Abdullah Kutlar, M.D., Rosario Notaro, M.D., Vinod Pullarkat, M.D., Jörg Schubert, M.D., Louis Terriou, M.D., Michihiro Uchiyama, M.D., Lily Wong Lee Lee, M.D., Eng-Soo Yap, M.D., Flore Sicre de Fontbrune, M.D., Luana Marano, M.D., Ferras Alashkar, M.D., Shreyans Gandhi, M.D., Roochi Trikha, M.D., Chen Yang, M.D., Hui Liu, M.D., Richard J. Kelly, Ph.D., Britta Höchsmann, M.D., Cécile Kerloeguen, M.Sc., Partha Banerjee, Ph.D., Rafael Levitch, M.D., Rakesh Kumar, M.Sc., Zhixin Wang, M.Sc., Christine Thorburn, Ph.D., Samopriyo Maitra, Ph.D., Shujie Li, Ph.D., Aurelie Verles, M.Sc., Marion Dahlke, M.D.,Antonio M. Risitano, M.D. – New England Journal of Medicine.

 

Source : Hémoglobinurie paroxystique nocturne : nouvelle perspective dans la prise en charge thérapeutique de cette maladie rare | APHP